Philippe Mallétroit - Directeur de Genesus SARL

Marché du porc: la hausse des prix se poursuit

La hausse des prix amorcée début mars se poursuit en France et dans les pays européens, à la suite de l'épidémie de peste porcine africaine (PPA) en Chine et en Asie, d'importants producteurs et consommateurs de viande de porc.

Au cours des derniers mois 2 (de mars 21st à mai 23rd), le prix du porc a augmenté de 15%, passant de 1,283 € à 1,472 € par kg de carcasse, soit un gain d’environ 18 (20,14 USD) par tête.

Même constat avec le prix des porcelets: + 27% pour 8 kg de porcelet sevré à 29.15 € (32,6 US $) par tête et + 34% pour un 25 kg (2,07 US $ € par kg) poids vif au lieu de 1.54 $ en mars).

Aucune exception avec le prix de la truie d'abattage qui est à 1.033 € (1,156 US) par kg, soit une augmentation de 31% par rapport à la fin de mars.

Cette hausse des prix devrait se poursuivre et les prix pourraient atteindre des niveaux records, tout en restant à des niveaux élevés pendant au moins 2 ans; le temps que la Chine se remet de la liquidation brutale de son cheptel reproducteur et d'une baisse de production estimée entre 25 et 35% selon Rabobank. Bonnes perspectives pour les éleveurs de porcs! Et dans les autres pays européens? Même scénario:

Les usines de conditionnement peinent à répercuter les augmentations de prix sur les détaillants

Alors que les producteurs de porc bénéficient de l’amélioration des prix, les usines d’emballage françaises semblent avoir des difficultés à augmenter leurs prix auprès des grands détaillants et des supermarchés. La FICT (Fédération Française des Charcutiers Traiteurs) a sensibilisé les grands magasins à la renégociation des tarifs afin de faire face à l'augmentation de la viande de porc. Certains magasins sembleraient prêts.

Bien-être animal et extrémisme

L'industrie porcine et le monde de l'élevage en général sont de plus en plus la cible des associations de défense du bien-être des animaux.

  • April 2019, une centaine d'activistes du bien-être des animaux bloquaient l'abattoir de Riudellots de la Selva en Espagne.
  • Mi-mai, une porcherie du sud-est des Pays-Bas est envahie par des militants non spécistes.
  • Plus près de nous ces dernières semaines, des vidéos destinées à manipuler l’opinion publique ont été tournées dans des élevages de porcs en Bretagne, par des personnes voulant dénoncer (détruire) des productions animales.

Bien entendu, dans tous ces cas, le respect de la propriété privée, le respect de la véracité des informations et le respect des règles de biosécurité sont violés.

Outre ces quelques exemples d'actions violentes et extrémistes, la notion de bien-être animal est de plus en plus une préoccupation des consommateurs.

L’industrie porcine française a introduit plusieurs points concernant le bien-être des animaux dans le nouveau cahier des charges de la marque «Le Porc Français» (un porc produit et abattu en France)

Par ailleurs, certaines usines de conditionnement ont déjà récemment mis en place des systèmes de production mettant davantage l'accent sur le bien-être animal: enclos de bien-être pour les truies en lactation, lumière naturelle…, tandis que d'autres entreprises y travaillent.

Le marché évolue en même temps que les attentes des consommateurs, et l’industrie porcine devra à nouveau s’adapter.

Question: les coûts de production seront-ils répercutés sur les usines de conditionnement et les détaillants? Espérons-le pour nos producteurs de porc!

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Cette publication a été écrite par Genesus